VINYLE & AUDIO - JUILLET 2023
MUZZART - JUILLET 2023
Duo parisien, Clinic Rodeo chevauche une palette rock assez ouverte, offensive, que Les Nuits déploie sur douze titres qu’on certifiera. D’emblée Surprises, cold et filant, crooner glacé, persuade. Il bruisse, dans ses pas se présente 9.1.1.Top.Secret et son rock aussi ombrageux, de nature à parfaire l’amorce du disque. De « Ouh-ouh-ouh-ouuhh » en giclées de guitares, la paire est à nouveau à son affaire. Enthousiasmant, le projet n’en est pas à son coup d’essai et ici, ça s’entend positivement. Soul of Sand, aux relents mystiques, évoquerait Wovenhand. La dualité des chants apporte, le rythme s’affirme et nous voilà, là aussi, en présence d’une belle cuvée. On n’oublie pas la finesse, qui au détour des phrasés fait son apparition.
Plus loin Holy Night, bluesy, stoner, massif, étend le répertoire. Le fond est noir, l’étoffe de choix. Vocalement, le rendu est marquant. Girl Big Gun, post-punk dirai-je, point sur une note rapide. Sa basse est en glace, on tutoie là les sphères cold en termes de qualité. Clinic Rodeo, sans courbettes, fait remuer les gambettes. Fantômes et esprits, dans les textes, sont de mise sur cette galette à posséder. Ad et Joy, unis, crachotent un son d’aspérités. From Love to Die, pourtant, calme le jeu de fort belle manière. Cordé, il offre beauté et pureté. Après lui By My Flesh, en éruption, laisse couler sa lave rock’n’roll.
Gagné, l’auditoire dégote un groupe précieux. Electric Lights propose des incartades, reste bridé (quoique…) et à l’arrivée, plait autant que le reste. Le morceaux élevés se suivent, sans trop se ressembler. Rats is rocking, à son tour, dans une dynamique incoercible qui ne rate pas la cible. Lost Hills Road non plus, d’ailleurs, sur ses excès soudains greffés à un cheminement insidieux. Les Nuits est réussi, belliqueux, racé et concluant. Là, les chants font dans l’intense. Les guitares, assassines, riffent ardemment. Solide, Clinic Rodeo s’illustre.
En fin d’opus Fury, plutôt bien nommé, suinte une pop-rock noisy et appuyée. Clinic Rodeo turbine, ses temps morts sont rares. Skyless Stars, chargé de finir, se retient sur ses premières minutes. On en note l’étayage, qui profite à l’album dans son entièreté. La chanson s’anime sans trop de heurts, mais avec panache. L’emphase arrive, sans empressement ni débordements poussés. Les Nuits, accompli, ne fait pas un pli et rassure quant à la propension de ses deux créateurs à se distinguer sur un temps conséquent.
Will DMT
CULTURESCO - JUILLET 2023
Sur le pas de leurs nuits, avant d’y pénétrer, on observe les aspérités suintantes et mousses qui en garnissent l’entrée, l’antre de Clinic Rodeo. Comme sorti d’un monde parallèle et fantomatique, ce visuel aux yeux révulsés évoque tout autant la coolitude que l’effroi. La coolitude par la posture, l’effroi via cet halo verdâtre qui entoure le duo au sortir des ténèbres. Un vampire à large envergure et mâchoire bardée de crocs viendrait se poser sur l’épaule des protagonistes qu’on n’en serait pas étonné ; on va jusqu’à l’espérer. Lorsqu’on joue Les Nuits, plus de sous-entendu, la musique correspond à l’attendu.
Bien que les textes soient chantés en anglais, le titre de l’album est en français, marque identitaire d’un groupe Montreuillois. A
cet égard, si la francophonie de « Champagne », d’Higelin, aurait pu s’entendre,
ce choix plus international
sied parfaite au contexte. Les saturations guitaristiques et la voix sépulcrale de AD sinuent
au cœur d’un psychobilly / gothabilly mercuriel. La batterie de Joy Harvey attire
quasi industriellement la musique dans des nappes de sombreur où The Cramps baignent la leur. Certes, Lux
et Poison Ivy sonnent moins métallique mais l’esprit rode qui corrode les mélodies.
Parce que les titres s’enchaînent telles les gravures dans l’encyclopédique Kamasutra,
se plonger dans l’écoute entraîne le mélomane dans un maelstrom concupiscent. Tout
commence par des langues goudronnées et poisseuses qui pénètrent l’esprit à la
recherche d’une communion
jouissive. Puis l’étreinte s’enrichit de phéromones
corporelles, de fragrances éjaculatoires et moiteurs sexuées.
Étonnant que des suites d’accords mineurs, davantage propices aux froideurs
hivernales, créés des coulées volcaniques, des rouges incendiaires où le bleu polaire aurait dû
régner. Il en va ainsi de la musique de Clinic Rodeo. Ses Nuits sont torrides car la glace brûle aussi.
Les Nuits est le quatrième album du
duo. Depuis 2011, et son premier essai, elle et il distillent leur chair
musicale avec parcimonie afin de laisser leur inspiration capter des saveurs précises en lieu et
place de fadeurs inusitées.
Plus qu’une texture ambiancée, Les Nuits,
c’est un monde à
croquer. Et parce que la soie, même barbelée, invite au
frisson, Les nuits revêtent un tissu d’émotions.
Thierry Dauge
SOUL OF SAND – NOUVEAU CLIP ET
SESSION ACOUSTIQUE DE CLINIC RODEO
CLINIC
RODEO est à déclarer d’Urgences Alternatives RocK, encore un phénomène
RocK de Notre Belle Scène RocK Française, et un groupe incontournable de cette
année 2023 !
SOUL OF SAND c’est
une invitation à partager un instant privilégié avec Joy et Ad dans une intimité artistique
sans frontières, une ouverture à leur passion à laquelle nous répondons avec
une passion commune, ce titre est pétri d’une sincérité comme si le duo se
mettait à nu, faisait part de son authenticité, se livrait sans concession.
C’est
un très beau titre qui brille autant qu’il étincèle car on imagine celui-ci
également repris autour d’un feu entouré d’Ami.e.s, avec ces ondes et ce
frémissement de cordes de guitares de cette belle composition jouant avec le
crépitement d’un feu dont l’incandescence ne nous brûlerait pas… La Passion est
un aussi un feu ardent qui, entretenu, peut durer une éternité… SOUL OF SAND est un peu ce sablier sans
fin, que l’on espère être ainsi, car on se sent bien, détendu, CLINIC RODEO ici fait mouche, y va de
sa thérapie à son insu, et nous fait un bien immense. Le choix de ce titre, de
cette version en acoustique, restera peut-être un secret appartenant à
l’anthologie de la scène RocK Française, et c’est tant mieux…
Cette
version est idéalement réalisée, la voix chaude de Ad sublime
le titre, les cordes vibrent et font échapper de ces guitares une certaine
tension, voire une concentration dense et énigmatique que l’on perçoit
notamment dans le regard de Joy. L’ambiance est plaisante,
attirante, fascinante, une version dont l’intensité et l’aura sont proches des
Univers d’Iggy Pop, mais également de Johnny Cash, avec ce corps à corps, qui est
un corde à corde vocales très saisissants, car cela nous fascine encore une
fois…
SOUL OF SAND est
un titre où les corps de Ad et Joy de CLINIC
RODEO vibrent autant si ce n’est plus que les cordes de leur guitares,
un titre fusionnel, touchant et excellent !
SOUL OF SAND est issu de leur dernier et bel album LES NUITS sorti en mars 2023 avec des surprises, et précisément SURPRISES, titre vibrant et résonnant de plaisir comme la Chrysalis d’AMNESS, c’est tout l’Art de CLINIC RODEO la discrétion d’un talent fou !
Christophe Duru
Clinic Rodeo vous offre votre live session de la semaine avec l’intense
Soul of Sand
Une bonne chanson reste une bonne chanson, même à la gratte sèche. C’est un
adage vieux comme le monde. Et c’est encore plus vrai quand on passe son temps
à cuver des bouteilles de rock enflammées à longueur de journée. Alors imaginez
un peu quand c’est un disque entier qui bombarde tous ceux qu’il peut trouver.
Car ça fait déjà bien longtemps que Clinic Rodeo a décidé
de ne pas y aller molo niveau décibels, quand la nuit tombe et que le moment
est venu d’aller faire rugir l’acier sur des full lampes chauffés à blanc. Le
duo parisien formé de Ad (guitares, chant) et Joy
Harvey (batterie) nous l’avait d’ailleurs confirmé il y a peu, avec la
sortie de « Les Nuits »,
leur quatrième et succulent nouvel album prenant la suite des bien nommés
« Vulture Mine »
(2012), « Beverly Hells »
(2012) et « Hunters »
(2019) passés.
Pour vous planter un peu le décor, imaginez-vous dans un western en train
de picoler un petit whisky dans un saloon avec ce bon vieux Tarantino.
Rajoutez un glaçon de cold wave sur le truc et vous obtiendrez un mélange bien
sauvage, prêt à dégommer tout ce qui sera sur son passage. Ce quatrième album
est une petite bombe qu’ils vous faudra aller écouter si ce n’est pas encore
déjà fait.
Mais revenons au sujet si vous le voulez bien. Car sur le disque
sus-mentionné se trouve le rugissant Soul of Sand. Un petit
joyau rugueux d’où s’échappent des effluves de blues poussiéreuses, qu’ils ont
choisi de décaper totalement pour une live session pas piquée des hannetons.
Et nous revoilà donc avec ce vieil adage d’ouverture. Ça arrache. La voix
se fait plus brute, les guitares étonnamment plus sauvages, plus sombres aussi.
L’ambiance se meut en une intensité viscéralement intimiste, dominée par un
mojo à la carapace dure et inflexible.
La tension reste, plaisir manifeste, et on décampe direction nowhere, du
moment qu’il y a le désert.
Un joli travail en somme, qui devrait accompagner votre été et vos soirées
de festivals à la perfection jusqu’à l’automne.
Timothée Bigot
Clinic Rodeo est un duo rock parisien qui existe depuis 2011, avec dans la clinique, située dans un manoir, la présence, non pas de fantômes, mais bien d’humains de chair et de sang : la belle Joy Harvey (batterie, orgue, Fender Rhodes, voix) et le ténébreux AD (voix, guitares électrique, acoustique, basse, mandoline pour faire fondre sa proie). Les nuits est le 4ème album de Clinic Rodeo. D’entrée, la pochette est très belle (recto-verso, intérieur du CD). Elle donne envie de s’y plonger corps et… âme. Ce n’est pas toujours le cas, saluons l’artiste Orianne Mazeaud, dont son leitmotiv est de « donner la parole aux images », on peut rajouter, en musique !
Clinic Rodeo compose une musique sombre qui mélange le gothic rock, le garage rock, le blues d’outre-tombe, quelque part sur les cendres de Bauhaus, The Lords of the New Church, The Sisters of Mercy, Play Dead, Fields of the Nephilim,The Damned, The Cramps. Dans cette clinique, les murs sont, non pas en blancs, mais en noirs. Côté propreté, ici on préfère les couches de poussière, les toiles d’araignée, quelques rats égarés qui se promènent, au sol si brillant, qu’on y voit notre visage malade. La voix d’AD est grave, possédée, sa guitare aux riffs fifties crache du venin. La batterie de Joy, non pas Division mais Harvey, est en mode industriel, tant sa frappe tape sur l’enclume avec force. La ballade de From love to die vient apporter un peu d’accalmie, de romantisme, d’amour en cinémascope, perdu dans l’Ouest des Cow-Boy de John Ford. On en a besoin, pour mieux affronter la noirceur des Nuits de la pleine lune. Le son de l’album est excellent, le mastering est réalisé par Raphaël Jonin qui a bien roulé sa bosse (Elli Medeiros,The Prunes, Les Rita Mitsouko, Opera Multi Steel…), ce qui permet de profiter de la richesse des compos de Clinic Rodeo, à la fois tout en force, en élégance, en profondeur. On y trouve même du lyrisme, une touche crooner dans la voix d’AD, pour mieux nous embarquer dans Les nuits, il y en a 12, comme le nombre de mois d’une année. Clinic Rodeo donne au Gothic Rock, une dimension cinématographique des plus réjouissantes. Avec eux, le grand Ouest s’invite dans les catacombes, dans la maison hanté avec style. A l’écoute de ce bel album, on peut se mettre à genou devant eux, et prier, au nom du père, du fils et du saint esprit… maléfique !
Rugissant l’acier de ses guitares acérées, le rock’n’roll de Clinic Rodeo est un animal enragé. De ces furies volantes intraitables, rodant dans les profondeurs collantes de nos nuits abyssales. Flirtant avec la cold wave dans un western délabré, il sent bon la poussière et le whisky oublié. Une indomptable vision poétique, sauvage, magnétique.
Le duo parisien formé de Ad (guitares, chant) et Joy Harvey (« drums », comme disent les ricains) ne fait pas dans la dentelle quand il s’agit d’aller taquiner la ritournelle. Rapide, direct, explosif, pas de bla-bla, chaque riff est décisif. Trois albums au compteur, une vie à cent à l’heure. On embarque dans la Cad‘, on braque, on se tire ailleurs. Tarantino pourrait finalement embarquer tout ce petit monde en plein désert, histoire d’aller s’éclater à fabriquer des trucs d’enfer.
C’est donc pour un quatrième album que la troupe vient frapper à nos portes, riche des « Vulture Mine » (2012), « Beverly Hells » (2012) et « Hunters » (2019) passés.
Pour ce nouveau cru, ils n’y vont pas de main morte. Comme si les aventures passées avaient été boostées de stéroïdes, le son est gonflé à bloc façon mastoc. La batterie est lâchée comme un lion dans l’arène dès le Surprises de départ, et les guitares sont tendues comme un string dans l’ambiance ténébreuse qui fait désormais leur signature. Fantômes et maisons vides au programme, nous voilà parti pour un joli départ de flammes.
Des flammes qui n’en finiront pas de prendre de l’ampleur, l’album étant chargé en ce qu’il faut de bangers (9.1.1. top. Secret, By My Flesh, Rats). On note qu’en plus de choeurs spectraux apportant des airs leurs décors phénoménaux, les structures sont travaillées, sculptées, magnifiées : tout en restant dans l’efficacité, les détails sont des plus soignés. Plus longs, les titres s’enchaînent avec un mordant redoutable, sans pause aucune en tabassant tous les vivants sur leur passage. Finalement, le Surprises de départ afficherait presque un sourire ironique, comme s’il savait ce qu’il se passerait par la suite.
La maîtrise des breaks est éclatante (Soul of Sand, Electric Lights), et le voyage épatant. En plus de ses diamants immédiats, Clinic Rodeo prend le parti de morceaux plus lents et plus construits encore, à l’image de titres comme le très fantomatique Holy Night faisant retentir à nouveau ses envoûtantes voix d’outre-tombe.
Ce qui frappe surtout, c’est cette sonorité définitivement plus rock qui plane comme un spectre sur l’ensemble de l’album, lui donnant une rage indéniable que le démentiel Girl Big Gun illustre à merveille.
Suprise encore (décidément !), comme dit plus haut, les morceaux allongent leurs durées. Et ne lésinent pas non plus dans la prise de risque. Un pari réussi, puisque l’on peut ainsi découvrir de somptueuses ballades comme le From Love To Die de plus de cinq minutes, exercice jusqu’ici inhabituel, résonnant comme la B.O. d’un duel au soleil.
S’il fallait choisir un album pour découvrir Clinic Rodeo, il serait aisé de balancer « Les Nuits » histoire de bien mettre les pieds dans le plat directement. Mais cela nous priverait assurément du constat d’une éclatante montée en puissance d’un groupe dont l’aura n’aura de cesse d’envelopper l’ensemble du paysage rock actuel.
« Les Nuits » est une réussite totale menée de bout en bout par des mains d’or triomphales. L’éclatante démonstration que le rock est loin d’être mort, et qu’il continuera de batailler pendant bien des années encore.
Timothée Bigot
442ème RUE - MAI 2023
Thierry “Pumpkin-T“ François (METAL INTEGRAL)
Chapelet
de perles d’une délicieuse variété
La
musique de CLINIC RODEO nous propulse à l’envie vers des sphères Stoner rock,
Post-rock, Alt-Rock, Garage rock mais la nuit venue les étiquettes se fondent
et tous les rockers sont gris. Une chose est certaine, c’est toujours rock et
bâti sur une solide section rythmique, des nappes de guitares en bourdons
acidulés, et une voix au timbre infernalement chaud.
Les
Nuits est un album varié dont le fil rouge réside dans l’envoûtement
constant qui se propage d’un titre à l’autre - impression générée par le chant
d’Ad aux mélodies en demi-teinte, sans agressivité mais puissantes et
charismatiques. Un chant qui collerait parfaitement dans un environnement Cold
wave avec toutefois une charge émotionnelle en plus. Un chant qui s’apprécie
ici dans un contexte assez différent et crée un contraste singulier lorsqu’il
s’imprime sur des couches de guitares crépitantes. En cela, CLINIC RODEO possède déjà une signature originale.
Allez,
zou ! Descendons d’un étage et allons voir concrètement sur le terrain à quoi
ressemblent quelques titres qui m’ont particulièrement faire vibrer. Sachant
que – dernière généralité – cet album bénéficie d’une production cristalline
qui permet d’apprécier le meilleur de chaque chanson.
Je
citerai parmi les titres sauvages, l’ouverture de l’album, Surprises, charpenté par une grosse ligne de basse en avant-plan.
L’énergie typiquement stoner de la rythmique est contenue par le chant calme et
ample qui la maintient fermement au sol pour éviter que la cavalcade ne vous
piétine. By My Flesh se comporte à peu près à l’identique, sauf qu’à la toute
fin la voix cède brièvement à une pulsion animale et que de ce fait les chevaux
sont lâchés. Le modèle est différent sur Fury, morceau au sein duquel toute la puissance est véhiculée
par une succession d’ondes distordues de guitares qui viennent et reviennent
régulièrement à la charge. De son côté, Rats impose sa forte présence par un riff tutoyant le
hard rock.
Mitoyen
à ce pré où sont parqués les titres les plus propices aux hochements de têtes,
il y a l’enclos où gambadent des spécimens qui brillent par de multiples autres
qualités : mélodie électrique comme sur le superbe 9.11 Top Secret, mélodie plus acoustique telle que Soul Of Sand aux fragrances folk des grands espaces, refrains
majestueux comme sur Holy Night dont le début est d’une lourdeur qui flirte
avec le doom - comme je kiffe ce titre ! - délicieuse ballade intemporelle
incarnée par From Love To Die, ou encore, irrépressible montée en
puissance de l’excellent morceau de clôture : Skyless Stars.
Les Nuits se succèdent, chacune enfantant un rêve singulier. Avec du
recul, l’album s’appréhende dans sa globalité comme un chapelet de perles d’une
délicieuse variété. Je ne saurais que trop recommander cette œuvre à tous les
amoureux du rock et ce, sur un très large spectre.
Thierry François
Les nuits de Clinic Rodeo sont plus belles que vos jours!
July Herrewyn
Très, très !!!
Bertrand Tappaz
Ils évoluent en duo et ont élu domicile à Montreuil, en proche banlieue parisienne, d’où ils distillent leur musique très fortement empreinte d’Americana mais surtout inondée de rock garage, la réunion des deux composantes donnant lieu à une sorte d’explosion qui n’est pas sans rappeler, du moins par moments, le passage d’un supersonique dans notre ciel paisible. Clinic Rodeo, c’est AD aux guitares, basses et voix mais aussi Joy Harvey aux percus, aux orgues et aux voix, le duo se voyant épaulé sur cette quatrième rondelle par le violoncelle de Félicie Bazelaire qui apporte un petit cachet encore plus intense, encore plus fou … D’une couleur dominante très sombre, « Les Nuits » est un ouvrage qui va nous entrainer dans un univers crépusculaire tapissé de fantômes et de cauchemars en tous genres, quand bien même Clinic Rodeo n’en oublie pas de relever de temps à autres le pied pour que l’auditeur soit à même de ne pas se perdre dans trop de noirceur. Forçant le respect grâce à un travail qui se veut aussi pointu sur les harmonies que sur les dissonances, les Franciliens ne laissent absolument rien dans le domaine du hasard ou de l’approximation et fignolent aux petits oignons des compositions qui relèvent parfois de la haute couture, délaissant à l’occasion le coté primaire voire primitif de leurs créations pour mieux le retrouver un peu plus tard et nous en remettre une couche, pour notre plus grand plaisir. On en passe par des fort bien nommées « Surprises » qui nous incitent à poursuivre notre chemin à travers les « 9.1.1.top.secret », « Holy Night », « From Love To Die », « Electric Lights », « Rats » et autres « Fury » qui parsèment ces « Nuits » aussi intrigantes qu’attirantes. Enregistré, mixé et produit à la maison par le groupe lui-même, l’opus a ensuite été confié à Raphael Jonin qui, comme il l’avait fait auparavant pour Alain Bashung, Shaka Ponk ou encore Kyle Eastwood, a su mettre en valeur l’essence même de la musique de Clinic Rodeo en lui offrant un mastering particulièrement bien pensé. Dans les bacs à la mi-mars !
Fred Delforge
On aime ces rendez-vous avec Clinic Rodéo. Le quatrième album studio est fidèle à nos attentes. Voire un peu au-dessus.
L’adage se vérifie : mieux vaut être seul que mal accompagné. C’est ainsi que « Les nuits » de Clinic Rodeo a été enregistré et mixé à Montreuil par Adrien Mallamaire et Joy Harvey eux-mêmes. Un quatrième opus du duo parisien où on retrouve une recette gagnante : un savant dosage de garage et de stoner. Un mariage tellurique radicalement mis en équilibre par le mastering de Raphaël Jonin (Alain Bashung, Kyle Eastwood, Shaka Ponk…). L’autre sensation qui se vérifie, c’est cette étrange impression de voir défiler des images derrière chaque note de Clinic Rodeo. Comme si une bande originale de film rodait dans ces nuits sombres et dramatiques. Il faut dire que leur discographie plaide cette hypothèse avec deux BO au compteur. On aurait aimé entendre leurs morceaux sur « Mes nuits sont plus belles que vos jours ». Comme un irrésistible clin d’œil. Qu’importe, on se rattrape en faisant notre propre cinéma grâce à un album qui monte en puissance au fil des écoutes.
Hervé Devallan
Paskal Larsen
Hervé Devallan
LONGUEUR D'ONDES - MAI 2012
Patrick Auffret